Du haut de ses 25 bougies, Zakeazy nous emmène dans son univers surréaliste mêlant architecture, nature et rêve. Ce graphiste lillois autodidacte a pris possession de Photoshop pour laisser libre court à son imagination.

Zakeazy, un artiste autodidacte

Zak baigne dans le monde de l'art depuis sa plus tendre enfance. Dès ses 3 ans, son père l’initie au dessin et de manière plus générale à l’art. Mais c’est au lycée, durant ses études d’architecture, que tout s'accélère quand il découvre Photoshop. Il comprend alors qu'un grand champ des possibles s’offre à lui et qu’il aimerait bien aller plus loin dans la création de visuels.

Après le bac, il souhaite alors intégrer une école de graphisme mais se dirige finalement vers une formation d’art à l’université de Lille 3. Cependant, cette formation trop “traditionnelle” à son goût ne lui convient pas. Les cours portent sur la sculpture et la peinture, choses qu’il adore mais il s'est rapidement rendu compte qu'il ne voulait pas en faire son métier.

Il s'arrête donc en cours de route pour se former seul, comme un grand, à Photoshop et à la communication. Après quelques petits boulots de graphiste, il décroche un contrat en CDD puis en CDI à Paris. C’est grâce à cette expérience professionnelle que Zak gagne en connaissance dans le domaine. 

Pour se rendre sur la capitale, il faisait 2h30 de trajet matin et soir, ce qui lui laissait pas mal de temps pour avancer sur ses projets. C’est à ce moment-là que lui est venue cette idée de faire des créations. Des images surréalistes alliant architecture et nature. Il n’en avait jamais vraiment vues avant et s’est donc rendu compte qu’il y avait une place à prendre. 

Zak commence à partager ses créations sur Instagram et faut dire que le succès était au rendez-vous. Son travail plaisait à la fois à la communauté de graphistes et à la celle des lillois à laquelle il appartient. À l’origine, c’était plus un kiff qu’une réelle volonté de vouloir en faire son métier.

Un univers qui lui correspond

C’est la motivation et la passion qui animent Zak et le poussent à continuer ses créations, à les faire évoluer. Mais d’où lui est venue cette idée de créer un monde surréaliste dans lequel se rencontrent architecture et nature ? C’est une fois de plus sa passion pour ces deux milieux qui l’a conduit à tenter ce type de créations. Mais sa principale source d’inspiration, c’est la nature. Celle-ci est tellement variée autour du globe que jamais il ne se retrouve en panne d’inspiration. À ça, il ajoute son côté rêveur à travers quelques nuages. L’architecture, la nature et le rêve, voilà ce qui permet à Zak de réellement se retrouver dans ses créations.

Son univers, qu’il définit comme complètement surréaliste, est dû notamment à Salvador Dalí : le roi du surréalisme. Le fait que Dalí adopte déjà à son époque une vision avant-gardiste l’a particulièrement marqué. Et ça lui a donné envie de faire “la même chose”, bien que maintenant cela soit beaucoup plus accessible grâce aux nombreux outils digitaux dont l’on dispose. 

Pour ses créas, Zak part donc d’un élément existant qu’il emmène dans un rêve composé à 100% par son imagination. Il faut savoir que seulement 20% du temps, Zak a une idée précise en tête. Le reste du temps, c’est du freestyle, il se laisse guider par son imagination. 

À l’inverse d’autres graphistes qui préfèrent passer par le papier avant d’avoir une version digitale de leur image, Zak préfère tout de suite travailler sur Photoshop. Il prend alors l’image qu’il souhaite retoucher puis se laisse entraîner par son inspiration et ajoute de manière grossière des éléments comme on peut le faire en collage. Il essaye des choses, il tâtonne, il regarde ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas au niveau des couleurs, des angles etc. Et c’est une fois que le rendu final lui semble bien qu’il va faire une belle découpe, ajuster les lumières, les ombres, etc.

Ses créations lui demandent entre 6  et 17 heures de travail. La partie la plus chronophage est la recherche d’images. Elle prend beaucoup de temps, car il s’agit de trouver la bonne image, avec le bon angle et qui colle parfaitement à l’idée qu’il a en tête.

Un futur prometteur

Zak prend vraiment plaisir à créer ces univers fascinants et inexistants. Mais ce que tout le monde ne sait pas, c’est que derrière chacune de ces images se cache un message en rapport avec ce qu’il vit tous les jours, avec un événement particulier, ou encore un message lui permettant de transmettre son humeur.

Et justement, chacun y va de son petit avis et interprète à sa propre manière l’image qu’il a sous les yeux, tantôt un monde apocalyptique, tantôt un monde féérique. Un projet futur de Zak est donc de trouver un moyen d’expliquer de manière explicite ce message qu’il souhaite faire passer. D’ailleurs, il ne veut plus uniquement faire de l’architecture dans ses créations, il ne veut pas s’enfermer dans une case, il souhaite se diversifier et explorer d’autres univers. 

Zak se diversifie aussi au niveau des plateformes sur lesquelles il communique. Il a créé tout récemment un compte tiktok sur lequel il postera des vidéos montrant le processus de construction/création de l’image. Plusieurs heures de travail résumées/récapitulées en une poignée de secondes.
Il a aussi pleins d’autres projets en tête qu’il préfère garder secret jusqu’au dernier moment, c’est son côté mystérieux...

Mais Zak Easy ne vit pas totalement de ses créations car il n’a pas assez de temps pour s’y consacrer entièrement. En effet, Zak a démissionné de son CDI en 2020 pour se mettre à son compte. En tant que graphiste en freelance, il travaille alors avec plusieurs clients comme Adobe, Décathlon ou la ville de Lille par exemple. 

Enfin, à noter que Zak Eazy fait partie du collectif d’artistes made in Hauts-de-France Lille Aux Artistes. Lille Aux Artistes lui a apporté une bonne visibilité au niveau local et cela lui a permis de faire quelques expositions avec les autres artistes du collectif. Après avoir rencontré ces artistes, il a même pu collaborer avec certains, de quoi croiser différents univers !